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La plus grande révolution humaine de l’histoire

Exposé de Pierre Pradervand lors du festival Bastions de l’Egalité à Genève les 14 et 15 juin 2019Le 12 septembre 1962, à l’Université Rice du Texas, le Président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, a lancé à ses concitoyens le défi d’aller sur la lune avant la fin des années 60. Et en juillet 1969, moins de huit ans plus tard, en la personne de Neil Armstrong, le premier homme mettait ses pieds sur la lune avec la mission Apollo 11.

En lançant ce défi à ses concitoyens, Kennedy dit clairement, « Nous CHOISISSONS d’aller sur la lune. »  Et il qualifiait l’espace de « nouvelle frontière ».

Beaucoup ont considéré que le président avait perdu la tête. D’éminents scientifiques et spécialistes de l’espace ont expliqué pourquoi cela était tout simplement impossible en si peu de temps. Et pourtant ce fut réalisé avec six mois d’avance sur la date buttoir.

La campagne Ruban Blanc suisse promeut l’objectif d’une Suisse débarrassée de la violence de genre d’ici 2030, dans le cadre des très officiels ODD – (Objectifs de Développement Durables) – des Nations Unies et auxquels la Suisse a souscrit officiellement.

Mais citons justement la vision et la mission que s’est fixée la campagne Ruban Blanc Suisse.

Vision et mission

Nous croyons qu’il est temps de mettre fin à la violence basée sur le genre. Cette violence n’est pas inévitable. Notre vision est celle d’une masculinité qui incarne les meilleures qualités de l’être humain, qui ne tolère pas la violence à l’égard des femmes et des jeunes et qui travaille en partenariat avec elles pour la création d’une culture de bienveillance et dans le respect des droits humains.

Notre mission est de bâtir un mouvement national qui soutient cette ambition, ce qui implique l’élaboration d’un plan d’action national porté par la société civile et avec la collaboration du monde politique et du secteur privé.

Mais ici en Suisse, tout comme chez beaucoup d’Américains dans les années soixante pour la conquête de la lune, cet objectif de 2030 semble tenir de l’impossible. On nous sourit gentiment comme si nous étions de grands rêveurs. Or personnellement, comme membre actif de cette campagne, aux cyniques qui nous tancent d’être des rêveurs naïfs je réponds que je revendique fièrement d’oser rêver à cette Suisse sans violence de genre, dans un pays ou une femme sur cinq dit avoir subi des violences de la part d’un partenaire ou de son époux et où chaque jour plus de 50 actes de violence conjugale sont rapportés dans les commissariats du pays. Et il faut savoir que ce n’est là que la pointe de l’iceberg – les cas réels sont certainement infiniment plus nombreux.

Pratiquement toutes les conquêtes de l’homme dans l’histoire, quasiment sans exception, sont nées d’une grande âme qui a osé rêver, comme le Quaker britannique William Wilberforce, membre du parlement britannique, qui, à la fin du 18è siècle, lança le mouvement pour abolir l’esclavage dans tout l’empire britannique, mouvement qui gagna le monde entier. Or l’économie de l’Occident était à l’époque en très grande partie bâtie sur l’esclavage et tant de savants discours furent composés pour démontrer qu’abolir l’esclavage causerait la ruine de l’économie occidentale. Et pourtant…

Selon Michael Kaufman, un des fondateurs du Ruban Blanc présent dans plus de 60 pays du monde, la notion de genre est une construction sociale qui découle du fait que l’on a pris la gamme entière des compétences humaines et qu’on les a littéralement divisées en deux. Cette division se manifeste dans la façon de s’habiller et les coiffures, la division du travail, la capacité de leadership dans le domaine politique comme la religion, sans parler de qualités simplement humaines à qui on a accolé un sexe, la tendresse et la douceur étant vues comme féminines et la force et rouler les biceps comme masculines, pour ne mentionner que quelques exemples. La manifestation la plus humainement destructive de cette division basée sur le genre est bien sûr le patriarcat qui a dominé presque toutes les populations depuis huit à dix mille ans. Il semble avoir émergé comme une façon pour les hommes de contrôler la fécondité des femmes, elle-même la clé de survie de ces sociétés primitives, parallèlement à la domestication des animaux et des plantes par l’agriculture. Et la masculinité patriarcale qui caractérisait cette société était avant tout une masculinité de pouvoir et de domination – et, pour l’homme, de répression de ses émotions (le fameux « un garçon ne pleure pas » de notre enfance).

Selon les cultures et les institutions, cette survalorisation de la masculinité fut accompagnée d’une négation extrême de la femme dont la liberté était presque totalement soumise au bon vouloir de l’homme. Paradoxalement, dans cette survalorisation d’une masculinité de la domination, tous sont perdants : non seulement les femmes, mais l’environnement que l’homme conquérant a voulu dominer (avec les conséquences dramatiques que l’on connaît), une économie de la compétition qui a long terme va droit dans un mur, sans parler de ces hommes qui se réduisent à de petits machos assez pathétiques qui jusqu’à tout récemment se sont guindés dans le corset d’une vision totalement étriquée de ce que serait une véritable masculinité, vision qui n’est qu’une façade pour une peur refoulée de ne pas correspondre à une certaine image déformée de cette même masculinité.

Mais tout a commencé à changer avec l’avènement du féminisme à la fin du 19ème. siècle. Et un mouvement moqué pendant longtemps par les hommes est devenu selon Kaufmann la transformation historique la plus fondamentale, rapide et étendue de toute l’histoire humaine.  Pour le citer, « en 50 ans le monde a observé un mouvement initialement aussi minuscule que marginal se transformer en une force qui touche chaque pays, chaque institution, chaque religion, chaque place de travail et chaque famille. … Vous et moi faisons non seulement partie des générations privilégiées qui sont témoins du mouvement le plus massif de l’histoire humaine, mais nous en faisons partie. C’est un changement dont vos descendants parleront encore dans mille ans. »

Voilà pour une fois bien située l’importance gigantesque du féminisme dans l’histoire humaine. Cela a été mon privilège en 55 ans de vie professionnelle de vivre, voyager, travailler ou étudier dans plus de 40 pays des cinq continents. Dans les années septante, j’ai été l’hôte d’un chef du Tchad dont les épouses venaient à lui en rampant au sol, puis baisaient ses pieds et levaient la tête pour lui parler quand il leur donnait son assentiment. Et comme vous j’ai aussi été témoin d’un monde où les femmes accèdent aux plus hauts postes dans tous les domaines et y excellent.

Cela est bien beau, me direz-vous, mais il reste encore tellement à faire et notamment dans le domaine de la prévention des violences domestiques et autres,

Cela est vrai, mais ces violences domestiques ne sont qu’une expression de la violence en général dans une société où cette dernière se cache sous tant de formes. Alors où commencer dans ce bref exposé pour définir le rôle d’une masculinité plus adaptée à notre époque où les femmes cherchent l’égalité entre les sexes et plus de respect et de bienveillance au quotidien.

Après bientôt 30 ans comme formateur en développement personnel, je suis arrivé à la conclusion que le facteur le plus important pour bien vivre sa vie – ce qui inclut pour la vivre dans la non-violence – est l’image de soi. Or, je ne vais pas tenter l’aventure de faire un mini cours de psychologie sur l’image de soi sur une page. Mais il est clair que pour la grande majorité des individus dans notre culture, c’est à la maison, dans sa famille que se posent les fondements de cette image.

Et ici je voudrais souligner que je pense qu’un des facteurs les plus puissants dans la formation de l’image de soi chez les enfants et pour la transformation globale de nos sociétés pour dépasser les limites de genre, serait une implication infiniment plus importante des hommes dans le foyer familial et dans toutes ces activités qui jusqu’à récemment étaient réservées avant tout aux femmes. Je pense même qu’une transformation profonde du rôle traditionnel du père comme le gagne-pain attitré, à des couples où les tâches éducatives et ménagères sont réparties entre les deux partenaires, pourrait jouer dans nos sociétés un rôle aussi important que le féminisme a joué en vue de nous permettre d’atteindre une authentique égalité des genres.

Mais le fond du problème me semble l’identification de certaines qualités humaines à un sexe. Ce n’est pas parce que pendant des siècles – et surtout depuis le 19è siècle – qu’on a identifié des qualités à un sexe que nous devons continuer à le faire. Une qualité n’a pas de sexe. Toute personne qui a vécu ou voyagé longuement en milieu rural africain ou qui a connu les régions rurales de nos Alpes il y a encore 40 ans sait par exemple que de parler d’endurance comme une qualité masculine est parfaitement ridicule. Une qualité est simplement une caractéristique humaine. Point. Cela permettra à cette nouvelle masculinité du 21è siècle d’émerger plus facilement, une masculinité qui ose exprimer la tendresse et la douceur tout comme sa sensibilité et sa qualité d’écoute. Je vois l’homme de demain partageant toutes les tâches ménagères, d’entretien de la famille et surtout d’éducation des enfants. Je crois que très peu de choses peuvent contribuer autant à la naissance du nouveau couple du 21è siècle qu’une participation toujours plus grande de l’homme à l’éducation des enfants.

Pour ceux qui chercheraient des orientations plus précises dans cette lutte contre la violence domestique, je me permets de mentionner le remarquable document qu’est le Kit d’Outils de la campagne Ruban Blanc Suisse « 16 thèmes pour 365 Jours d’Activisme. » C’est à ma connaissance un document unique tant par sa précision que par le nombre de thèmes inventoriés. Parmi les 16 thèmes mentionnons par exemple : La violence domestique, la violence sur le lieu de travail, le viol et le harcèlement, la pornographie, la violence juvénile et celle à l’égard des personnes âgées, les différentes formes de masculinité, etc. Toute personne désirant participer à lutter contre cette violence pourra trouver au moins une activité qui lui parlera vraiment. Et croyez-moi, nous avons plus qu’assez de pain sur la planche, puisque selon le dernier classement du WEF (Forum Economique Mondial) la Suisse se trouve au 20è rang des pays au monde dans le classement de ses derniers en termes d’égalité des genres. Le BIT a même classé la Suisse dans Les pays de la honte (« Hall of Shame » en anglais). Il n’y a pas de quoi être particulièrement fière.

Mais avant tout, il est essentiel que chacune et chacun, au niveau de ses propres comportements individuels quotidiens, se fasse le cadeau, dans chaque situation où il est question du genre, de militer pour que de nouveaux comportements plus éclairés voient le jour – que ce soit à l’école ou au bureau, dans une association, club, église, que sais-je. C’est quelque chose que chacune est chacun peut faire, si nous avons la vision claire du but à atteindre : l’égalité parfaite des genres. « Là où il n’y a pas de vision, le peuple périt » disait déjà la sagesse d’antan.

Quelle est notre vision ? Quelle est MA vision ? Est-ce un vague souhait, ou me travaille-t-elle à corps si j’ose dire. De la réponse à cette question dépendra la couleur de nos lendemains.

Pierre Pradervand, 15/6/2019

Pour guerir la violence domestique

La violence domestique est un des fleaux les plus répandus dans le monde. Dans un pays comme la Bolivie, plus de 70% des femmes subissent une telle violence conduisant souvent à la mort, la proportion étant encore plus élevée pour les enfants. Nos foyers devraient être des lieux de paix et de repos, pas des champs de bataille. Alors votre aide est nécessaire dans ce domaine – comme dans tant d’autres.

Je bénis mes sœurs soumises à la brutale violence de maris qui au fond d’eux-mêmes se méprisent tellement qu’ils extérioirisent cette haine d’eux-mêmes sur des partenaires souvent sans défense. Je les bénis dans leur courage à faire face aux tempêtes et leur inspiration à chercher des solutions constructives.

Je les bénis dans leur image d’elle-mêmes afin qu’elles puissent résister la tentation de la perte d’estime de soi ou de se sentir victimes de leur situatiion.

Je bénis les partenaires responsables de cette violence afin qu’ils se guérissent de la profonde dissatisfaction intérieure, peut-être le rejet ou la haine d’eux-mêmes et le manque d’empathie qui seuls peuvent conduire dans la voie sans issue et le cercle-vicieux de toujours plus de violence.

Je bénis les voisins qui sont conscients de telles situations dans leur préoccupation sincère et leur sagesse dans leur recherche d’aide et de solutions éventuelles, aussi bien que les services sociaux, voire la police, dans le doigté  et la sagesse de leurs interventions.

Et finalement je bénis les deux partenaires dans leur découverte de l’incroyable beauté et perfection divine cachée dans leur propre âme qui leur permettra de voir la même plénitude dans leur partenaires, leurs enfants et tous ceux qui les entourent.

Manuela Meier supports

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